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Sacrée colère et graine sacrée

… J’étais là, les bras ballants devant mes containers. Dans l’instant, ces containers perdus représentaient un énorme manque à gagner pour Priméal mais j’étais désormais sous le charme de cette plante, de son audace, qu’aucun autre végétal au monde ne disposait. Je ne pouvais plus abandonner. J’avais l’Altiplano dans le coeur et le sentiment que ce que nous faisions chez Priméal était non seulement utile vis-à-vis des consommateurs de l’autre côté du monde, puisqu’on leur garantissait des produits sans engrais chimiques et bénéficiant d’une lutte naturelle contre les parasites, mais également grandement utile de ce côté du monde.

 

Le désir crée l’avenir : à chaque fois que j’ai été au creux de la vague et parfois pas très loin de la noyade, j »ai senti en moi le refus violent de me laisser consumer par les événements. Nous nus étions déjà battus pour que les villages ne soient plus piégés par des intermédiaires véreux, pour que les Indiens avec lesquels nous traitions ne soient plus ligoté par les fameux rankheros, qui font d’eux leur obligés. J’avais aussi eu l’occasion d’apprécier leur organisation sociale : l’Ayllu, qui se manifestait par un attachement réel à la même terre et un rapport collectif au sol avec des obligations réciproques de solidarité, de travaux communautaires et de règles précises sur l’aménagement et l’usage du sol. J’aimais cette façon de penser que rien ne peut se faire sans l’accord de la terre-mère qui nous nourrit.

Depuis sept années, je me battais pour chisiya mama (graine mère). Il n’était pas question de laisser tomber !

16 années ont passé depuis…