Peuple en détresse
On ne vend pas la terre parce que vendre la terre ce serait vendre la déese-mère elle-même ! Mais en attendant, là-haut, sur l’Altiplano, des enfants mouraient parce qu’ils n’avaient rien pour se soigner et ce que les Indiens avaient à vendre passaient par tant de mains qu’il ne leur restait que des miettes !
Adèle m’assurait que les Quechuas et les Aymaras qui vivaient sur l’Altiplano étaient porteurs de connaissances et d’un savoir-faire qui, à force d’être méprisés, étaient en passe de disparaître, avec leur organisation sociale fondée sur l’attachement à une terre et la solidarité. Ce langage-là, en tant que fils de paysan ardéchois, je le comprenais parfaitement.
Ce qu’esperait Adèla était de rencontrer quelqu’un qui puisse aider son peuple tout en respectant son organisation.
Mais toutes ces explications m’éloignaient du quinoa. Je n’étais pas Zorro, même si j’étais capable de comprendre une cause juste.
Les petits paysans de l’Altiplano descendaient désormais vivre dans les plaines pour pouvoir nourrir leur famille. Ils ne remontaient jamais. Souvent ils cultivaient la coca, plus rentable que le quinoa et participaient aux premières étapes de la production de cocaïne. Ils étaient payés en dollars au début puis, peu à peu, en cocaïne et c’était la mort certaine…